Le livre est une étude d'un universitaire de Rouen: JP Leguay.
Il fait la synthèse de différent écrit: poesies, chansons paillardes, farces, livres de comptes, jugements.... ayant un rapport avec le sujet: les pauvres et les marginaux.
Ce qui ressort en terme statistique c'est que 10 a 20% de la population d'une région, d'un pays peut être intégrée comme pauvre et maginale en temps de paix et 30 a 40% voire plus en temps de guerre, d'épidemie ou depression monetaire.
La population pauvre entend les brassiers, manouvriers, et tous les metiers qui touchent au tabous de la société médiévale: le sang et les excrements. Les metiers itinérants de collecte, les vitriers, remouleurs... en font partis aussi. En fait, visiblement tout les metiers qui n'ont pas de corporation comme les artisans. Les metiers à la journée ou saisonniers, les hommes des bois...
On peut ajouter à ces metiers difficiles, les filles de joies qui sont tolérés dans la société médiévale car elles evitent les comportements déviant vis a vis des femmes respectables
, mais ne sont pas considéré pour autant et souvent pourchassée ou trainée dans la boue...
S'ajoutent ensuite les mendiants et/ou infirmes qui sont plus ou moins tolérés suivant leur nature: oisifs récalcitrants ou véritables bléssés de la vie ou par la guerre.
Dans les marginaux ont retrouve les Poux de Nade Sautcorps^^, voleurs, brigands, violeurs, pervers.... les saltimbanques, les etudiants perturbateurs^^, les agitateurs et les perturbateurs de l'ordre religieux, les jongleurs...
Tout ce petit monde se retrouve bien sur dans des lieux de perdition (taverne ou bordel), les hospices, sous les frontons des eglises et dans les bas fonds des villes, ruelles étroites...
Les problèmes sont souvent originaires d'une consommation d'alcool, échauffant les sens et les envies et limitant la raison. Le livre parle de consommation de 3 a 4 litres de vinasse dans la soirée pour certaines échauffourrées allant jusqu'a la bastonnade, la noyade ou le meurtre au surin.
Des villes avaient même interdit la circulation des individus passé certaines heures et interdit le port du baton ferré, de la dague ou de l'épée.
Il ressort que la population médiévale pressurée par les guerres, l'économie variable et le fossé entre les nantis et le reste de la population est une population violente qui passe souvent à l'acte des qu'elle est desinhibé par l'alcool ou le nombre (riche comme pauvre).
Cette population est souvent la première touchée par les maladies, la guerre et les difficultés financières qui accentuent encore plus le rejet des 'bourgeois' par les déformations physiques, les infirmités et divers symptomes liés aux maladies peu ragoutantes de l'époque. Les hospices sont le refuge de cette population marginalisée et pauvre qui servent de mouroir bien plus que de veritable lieu de soin, là encore par manque de moyen. Des mises en garde envers les dirigeants d'hospices avaient été formulés par diverses autorités en France afin de limiter le nombre de faux infirmes qui y séjournaient (refuge envers la justice), cela afin de maintenir les marginaux sur le circuit de la justice et eviter de trop grande dépenses dans les soins.
Ensuite on a droit au panel des condamnations et chatiments en fonction des crimes et delits des gens de mauvais gouvernements. Bucher, pendaison, ebouillantage, roue, décapitation... Il est a noté que les prisons médiévales sont de veritables passoires par manque de moyen et que les executions capitales ne sont pas si fréquentes. Les prisonniers s'en échappent souvent et le manque de moyen fait qu'on les libère quelquefois.
On peut rajouter a cette population les juifs, très souvent persecutés au Moyen-Age surtout en période de croisade ou de guerre de religion. Les quartiers juifs sont d'ailleurs une veritable synthèse de la pauvreté, de la promiscuité, de l'hygiène très médiocre de l'époque.
Reste que le sujet est loin d'être clos et que nombres d'interrogations flottent encore dans la tête de ces universitaires. Ce livre (250 pages) est vraiment interessant et bien loin des clichés du Moyen-Age chevaleresque, de la compassion... Il m'a rappelé la 'Chair et le sang', ce film sur des mercenaires du Moyen-Age qui doit dater des années 80/90. Me reste à voir aussi le telefilm sur Villon qui est le personnage un peu emblematique de cette époque puisque etudiant agitateur, voyageur et criminel et fils de gueux.